Malala Yousafzai, icône du combat pour le droit à l’éducation des jeunes filles.

« Il n’y a pas plus grande arme que la connaissance ni de plus grande source de connaissance que l’écrit. »

Malala Yousafzai, 3 janvier 2013

Symbole de courage et de détermination, Malala Yousafzai est la plus jeune récipiendaire du prestigieux prix Nobel de la paix. Icône du droit des filles à l’éducation, elle est devenue mondialement connue très jeune grâce à son combat pour les femmes. « Le jour où tout a changé était le mardi 9 octobre », écrit-elle dans son autobiographie. Ce jour-là, Malala, alors âgée de 15 ans, est victime d’un attentat perpétré par les talibans. Avec la médiatisation de son histoire, l’adolescente est devenue une héroïne.

Malala Yousafzai est née le 12 juillet 1997 au Mingora, au Pakistan, dans la vallée de Swat. Depuis son plus jeune âge, elle est plongée dans le militantisme. Issue d’une famille modeste, elle grandit dans un foyer chaleureux où la mère est femme au foyer et le père défenseur du droit à l’éducation. Il a d’ailleurs fondé une école, qui sera rebaptisée au nom de la jeune fille plus tard.

ENGAGEMENT

C’est à l’âge de 11 ans en 2008 que Malala se fait connaître du grand public. Alors qu’elle accompagne son père à une conférence de presse à Peshawar, elle dénonce les talibans qui détruisent les écoles dans le but d’empêcher l’éducation des filles sur un blog publié par la BBC. Durant les premiers mois, elle écrit sous le pseudonyme de Gul Makai, mais son identité est rapidement révélée. Son succès lui vaut la haine des talibans et, le 9 octobre 2012, Malala Yousafzai est victime d’un terrible attentat. Des terroristes montent dans son bus scolaire, et l’un d’eux lui tire une balle dans la tête.


Touchée à la tête et au cou, elle tombe dans le coma. Elle passe de l’hôpital de Saidu Sharif à celui de Peshawar pour y être opérée. Toujours inconsciente, elle est de nouveau transférée, cette fois à l’hôpital de Rawalpindi, avant de rejoindre celui de Birmingham, en Angleterre.
Sortie miraculeusement vivante et en pleine possession de ses moyens après cet attentat, Malala Yousafzai est désormais un exemple pour les militants du droit à l’éducation dans le monde entier.

Neuf mois après avoir été abattue par les talibans, Malala Yousafzai a prononcé un discours aux Nations Unies à l’occasion de son 16e anniversaire en 2013. Elle a mis l’accent sur l’éducation et les droits des femmes, exhortant les dirigeants du monde à changer leurs politiques.

“LES EXTRÉMISTES AVAIENT PEUR DES LIVRES ET DES STYLOS. LE POUVOIR DE L’ÉDUCATION LES EFFRAIE. ILS ONT PEUR DES FEMMES…. ALLONS CHERCHER NOS LIVRES ET NOS STYLOS. CE SONT NOS ARMES LES PLUS PUISSANTES.”

DISTINCTIONS ET PRIX

Auteure du livre Moi, Malala je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans, qui a connu un grand succès de librairie, Malala a reçu nombre de prix prestigieux pour son action. Elle a notamment obtenu le prix national de la jeunesse pour la paix de la part du gouvernement pakistanais (2011). En 2012, elle est distinguée par le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes et le 10 décembre 2012, l’Unesco et le Pakistan créent le Fonds Malala qui vise à scolariser tous les enfants du monde. En 2013, elle se voit décerner le prix Sakharov par le Parlement européen, et le prix Ambassador of Conscience d’Amnesty International. En octobre 2014, c’est la consécration suprême avec le prix Nobel de la paix, qu’elle partage avec l’Indien Kailash Satyarthi, lui aussi militant du droit des enfants et du droit à l’éducation.

De retour au bercail

Le 29 mars 2018, Yousafzai est retournée au Pakistan pour la première fois depuis son attaque brutale de 2012. Sa visite de 4 jours se déroule sous haute protection. Peu de temps après son arrivée, elle a rencontré le Premier ministre Shahid Khaqan Abbasi et prononcé un discours émouvant à son bureau.

“AU COURS DES CINQ DERNIÈRES ANNÉES, J’AI TOUJOURS RÊVÉ DE REVENIR DANS MON PAYS, A-T-ELLE DIT, AJOUTANT : “JE N’AI JAMAIS VOULU PARTIR”.

Si elle est célébrée en Occident, son image est plus controversée dans son pays, où certains la considèrent comme un « agent de l’étranger » manipulé ou payé pour nuire au Pakistan. Outre les cercles islamistes radicaux opposés à l’émancipation des femmes, Malala est également critiquée par une partie de la classe moyenne pakistanaise qui lui reproche de ternir l’image du pays. Nombre de ses compatriotes ont toutefois salué l’annonce de son arrivée, notamment dans sa vallée de Swat et sur les réseaux sociaux.

Malala Yousafzai représente l’inspiration de toute une génération et la voix de toutes les jeunes filles. Son courage face aux talibans pour ses idéaux et ses combats pour le droit à l’éducation font d’elle une héroïne dont nous continuerons de dresser le portrait.


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