Catherine Flon, le geste essentiel du drapeau haïtien

Fille adoptive de l’Empereur Jean-Jacques Dessalines, Catherine Flon est née au milieu du 18e siècle et représente la figure associée à la création du drapeau haïtien.

De son vrai nom Cécile Fatiman, elle est retrouvée au cours de la cérémonie du Bois-Caïman comme prêtresse aux côtés de Dutty Boukman qui scelleront le Pacte:  » Liberté ou la mort ». Son nom légué à la postérité lors du Congrès du 18 mai 1803 à l’Arcahaie marque les esprits par ce geste essentiel rassemblant le bleu et le rouge mettant fin symboliquement à l’esclavage sur toutes ces formes.

Yeux verts aux longs cheveux soyeux, Cécile Fatiman est la fille d’une esclave africaine et d’un Corse. Vendue comme esclave avec sa mère à Saint-Domingue, ses deux frères disparurent dans le commerce triangulaire et ne furent jamais retrouvés.

En 1800, elle épouse Jean-Louis Pierrot combattant au cours de la révolution haïtienne, puis président (16 avril 1845 – 1er mars 1846). Jean-Louis divorce de Cécile en 1812 pour épouser la princesse Louisa Geneviève Coidavid.

LES DEUX VERSIONS DE LA CRÉATION DU DRAPEAU (Jasmine Narcisse, 1997)

1) «…Le drapeau tricolore symbolisait l’union des trois classes de la colonie: les Blancs, les jaunes, les Noirs. D’un geste vif, Dessalines supprima la couleur blanche». Catherine Flon aurait alors réuni les bandes bleu et rouge et les aurait cousues en utilisant ses cheveux comme fil.

2) La deuxième version veut qu’une fille de Dessalines fut maltraitée par un colon sur l’habitation duquel elle serait restée comme servante dans le but évident de rapporter ce qui s’y passait. Dessalines ayant vu sa fille en sang, aurait déchirée sa jupe bleue, pris son foulard rouge et demandé à Catherine Flon de les réunir en s’exclamant: «Jamais, plus jamais, un Francais ne frappera nos filles. Liberté ou la mort». On présente en faveur de cette version l’argument que le bleu du drapeau haïtien ne serait pas identique au bleu francais.

En Haiti, nous rendons hommage à Cécile Fatiman à travers des écoles, des rues; plusieurs articles lui sont dédiés ainsi qu’une place porte son nom au Champ de mars. Figurée sur les billets de dix gourdes en 2000, Catherine Flon demeure le symbole de ce drapeau qui doit être célébrée outre le 18 mai comme l’allégorie de la lutte de nos ancêtres contre l’esclavage.

Elle aurait vécu au Cap jusqu’à l’âge de 112 ans et perdure encore dans nos esprits.


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